Pérégrinations sur le Camino del Norte

En octobre-novembre 2008, mes jambes ont foulé un des chemins de Saint-Jacques, la Via de la Plata, de Séville à Santiago. En août 2012, c'est reparti pour le Camino del Norte, un peu plus de 800 km de marche entre Irun et Santiago ! Au fil de 30 jours de progression, j'ai tenu avec plus ou moins d'assiduité mon fidèle carnet de route (moins sur la fin, la fatigue et le ras le bol des carreteras prenant le dessus...) et ai pu envoyer quelques photos sur ce blog. De retour au pays et prenant mon courage à deux mains, j'ai affûté ma plume pour retranscrire aussi fidèlement que possible mes impressions, doublées de réflexions sur le Camino. Ci-dessous, le récit de mes pérégrinations et des photos pour chaque étape ...

CAMINO DEL NORTE (TOUTES MES ETAPES)



07/08/2012

J9 - 07/08/12 - Castro Urdiales - Laredo (27 km)

Encore une belle journée placée sous le signe de la mobilité douce, sauf pour la plante des pieds qui souffre, aujourd'hui encore, le long des carreteras et autres autopistas, avec parfois des variantes qui ont pour caractéristique commune qu'elles longent, toutes ou presque... des routes. Il s'agit aussi de bien lire les guides si on veut éviter de faire de grands (dé)tours.

Aujourd'hui, des pauses sympathiques viennent ponctuer notre marche comme la fête dans un village ou une pause de midi au bar du village de Liendo où des pèlerins terminent déjà leur route à l'Albergue du village.

Je pensais avoir évacué le sujet mais elle revient aujourd'hui encore, cette satanée "concurrence". A vrai dire, on ne peut pas parler de véritable concurrence entre pèlerins dans la mesure où il n'y a pas de cachotteries ou de messe-basse sur les intentions des uns et des autres et que les informatisations et bons plans des uns et des autres se partagent volontiers. Toutefois, force est de constater que ceux qui maîtrisent la langue espagnole, ont un bon topo-guide (il n'y a apparemment pas de bon topo-guide en anglais), ont un téléphone portable et une expérience précédente du chemin de Saint-Jacques... ceux-là, oui, ils sont avantagés.  Comment ? En ayant plus de facilité pour réserver leurs places - comme nous l'avons fait à plusieurs reprises - histoire de voyager l'esprit léger et ne pas devoir se préoccuper de trouver de logement en arrivant. Heureusement, rappelons que seuls les hébergements privés, plus onéreux, le permettent et pas les auberges publiques.

Laredo
Exemple aujourd'hui en arrivant à Laredo à l'Albergue de la Trinidad tenue par des nonnes. Tout est déjà complet et recevons nos places... réservées la veille. Les deux jeunes tchèques qui nous suivent de près doivent trouver logement ailleurs... car les auberges publiques et même "la maison de Dieu" n'acceptent plus les pèlerins moins chanceux, même lorsqu'ils sont prêts, comme nos deux amis tchèques, à dormir sur le sol.

Cela pose question sur le "sens du chemin" et la tradition d'accueil des pèlerins... dont les effets se cumulent à la "concurrence" du chemin... Pas faciles, vraiment pas faciles, ces questions... Le chemin de Saint-Jacques peut également se muer en chemin de croix pour le pèlerin...

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