Pérégrinations sur le Camino del Norte

En octobre-novembre 2008, mes jambes ont foulé un des chemins de Saint-Jacques, la Via de la Plata, de Séville à Santiago. En août 2012, c'est reparti pour le Camino del Norte, un peu plus de 800 km de marche entre Irun et Santiago ! Au fil de 30 jours de progression, j'ai tenu avec plus ou moins d'assiduité mon fidèle carnet de route (moins sur la fin, la fatigue et le ras le bol des carreteras prenant le dessus...) et ai pu envoyer quelques photos sur ce blog. De retour au pays et prenant mon courage à deux mains, j'ai affûté ma plume pour retranscrire aussi fidèlement que possible mes impressions, doublées de réflexions sur le Camino. Ci-dessous, le récit de mes pérégrinations et des photos pour chaque étape ...

CAMINO DEL NORTE (TOUTES MES ETAPES)



01/08/2012

J3 - Me 01/08 : Zarautz - Deba (22 km)

Sortie de Getaria
Pour un troisième jour, voici donc une petite étape de 22 km qui devrait s'avérer facile pour nombre de pèlerins. Mais, au contraire, beaucoup d'entre-eux terminent l'étape en claudiquant...

La première partie vers Getaria longe la route et la côte. Après un premier petit-déjeuner pris à Zarautz, je me prends dans cette ville un second cafe con leche avec Ivana, Olga et Andoni. Aujourd'hui, le rythme est lent et les pèlerins avancent en petits groupes, propices à converser et aux rencontres...

Zumaia
Le village de Zumaia me parait superbe et donne envie d'y flâner mais l'appel du chemin prime... Cela grimpe sec après le village. Dans la montée, une fusée me dépasse : il s'agit de Vincent, un pèlerin hollandais, parti il y a deux mois d'Amsterdam. Bonjour, goedendag et il est déjà parti...

Vers 12h00, nous arrivons au sommet d'une colline aménagée en aire de repos et balayée par le vent du large. L'endroit est propice pour pique-niquer sous les mûriers. Je me joints à la tacle de Chloé et Isabelle, deux jeunes françaises d'une vingtaine d'années, bien courageuses à voir l'état de leurs pieds qui, après seulement quatre jours de marche, collectionnent les cloques.

Un peu plus loin, un choix s'impose, suivre les flèches jaunes du Camino ou le GR 121 qui longe la côte. Les topo-guides sont partagés quant à celui qui offre le moins de dénivelés mais, cette fois-ci, je ne me ferai pas prendre par le bitume :  les plus beaux sentiers et paysages ainsi que quelques particularités géologiques sont à découvrir sur le GR ! Mon choix est donc rapidement fait et les deux françaises qui me précèdent de quelques centaines de mètres ont fait de même.

Arrivée à Deba
Cette variante par le GR est à recommander moyennant une petite mise en garde : à deux carrefours, les marques se contredisent et il faut bien suivre les marques GR et les panneaux "Deba" (à ces deux endroits d'hésitation il faut à chaque fois prendre à droite pour retrouver les marques GR). Mais, moyennant cette mise en garde, le jeu en vaut la chandelle : malgré les nombreux dénivelés, les paysages côtiers sont splendides... et surtout je marche sur des sentiers (et non du macadam), ce qui deviendra vite, nous le verrons plus tard, une rareté sur le Camino del Norte. Alors, ne boudons pas notre plaisir et savourons ces sentiers côtiers !

En arrivant sur la plage de Deba, nous retrouvons Ivana & co. Nous nous mettons en chasse de l'Office du tourisme, situé à 500 m à peine de la plage et qui est le passage obligé pour obtenir les clés de l'Albergue. Cette dernière se trouve sur les hauteurs de la ville mais deux ascenseurs nous facilitent la tâche. Après une journée de marche, nous ne nous faisons pas prier pour les emprunter... Mireilla et Christina s'arrêtent déjà ici. Après trois jours seulement, une franche amitié est déjà née entre un petit groupe de pèlerins, comme en  témoigne la grande tablée au restaurant local (menu du pèlerin : 12 €). Ainsi est le Camino !

Bon à savoir :
  • Albergue de los peregrinos. Inscriptions à l'Office du tourisme. Prix : 5€ / nuit. 
  • Téléchargez sur Wikiloc le track GPS de ce tronçon côtier du GR 121, cela peut-être utile vu le mauvais balisage !

5 commentaires:

  1. Bonjour Franck, Merci de ce reportage si interessant. Je vais me mettre en route le 2 juin.
    Une question : ce troncon GR121 apres Zumaia est il bien indique rouge et blanc style GR ? Mon topo guide sur ce chapitre est noye dans les details (belle ferme, cloture, portail metallique !!!) a en devenir abstrait. Je vous conseille de lire "Immortelle randonnee, Compostelle malgre moi" de JC Rufin, un regal. Au plaisir de vous lire. Merci.

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    1. Bonjour Laurent,

      Oui, je parle de marques GR sur mon blog, donc ce sont bien des marques rouge et blanc.

      J'ai en effet lu Ruffin !

      Bav
      Buen camino !

      Franck

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    2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Pas évident de suivre les traces rouges et blanches. Avec mes copines, nous nous sommes trompées et autant les 10 premiers kms ont été supers (Azkizu-Deba 14km), autant les 4 suivants se sont transformés en 10 très très durs, à la recherche des fameux marquages rouge et blanc. Nous sommes arrivées épuisées à Deba.
    Du coup le lendemain et les jours suivants, nous avons repris le suivi du marquage jaune avec, effectivement, beaucoup trop de carrateras. Notre périple s'est terminé à Santander et je pense que nous en resterons là.
    Originaires de l'ouest de la France, nous ne sommes pas habituées à la grimpette ; mais ce qui nous gêné le plus c'est le cheminement le long des nationales, voire sur des routes cimentées et trop rarement sur des chemins.ll faudrait un guide local pour sortir des sentiers battus. Nous avons eu deux fois cette chance mais c'est insuffisant pour nous inciter à repartir l'an prochain sur le Del Norte.
    Nous avions terminé le Francès en 2014 et nous faisions une joie de ce nouveau périple. Mais ce n'est pas pour nous.
    Les Monts d'Arrée, en juin prochain, seront certainement moins bitumés et tout aussi beaux à traverser ;-)

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    1. Je vous rejoins dans votre commentaire. Comme vous avez pu le lire sur mon blog, ce tronçon GR est mal balisé et il y a beaucoup de carreteras sur l'ensemble du Camino del Norte, surtout en Cantabrie. C'est vexant (pour ne pas utiliser un autre mot) de devoir marcher des km et des km le long de routes bitumées alors qu'il y a des sentiers bucoliques plus agréables dans les environs. Mais les puristes diront peut-être "oui mais c'est pas le vrai camino". Pour ma part, si un jour je refais le Norte, je m'aiderai de cartes ou de Google Earth pour tracer mon propre itinéraire. Le Camino primitivo (Oviedo - Santiago) que je n'ai pas encore fait est semble-t-il beaucoup plus agréable... Buen camino (toutefois) ! ;-)

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